Société Orest : les raisons de son implantation pourvoyeuse d’emplois
Par la rédaction, le
Déjà dans la cité déodatienne depuis 2021, la société Orest prévoit de s’implanter dans de nouveaux locaux plus grands sur la Zac d’Herbaville. La livraison du bâtiment où pourraient travailler 350 à 400 personnes, est annoncée pour la fin du printemps 2023. Entretien avec le PDG, Denis De Becker.
Comment avance la construction de votre prochain site dans la Zac d’Herbaville ?
« Le nouveau site de production fera 3 000 m² environ sur un terrain de 5 hectares. On commence déjà à réfléchir à l’extension du premier bâtiment pour début 2024. Le bâtiment, en cours de construction, sera hors d’eau et hors d’air en janvier, la livraison est prévue pour fin mai-début juin. Le transfert entre les deux bâtiments se fera au plus tard aux congés d’été. Entre le terrain, les bâtiments, le personnel, on sera à 8 millions d’euros d’investissement fin 2023 sur les trois années 2021-2022-2023. Je ne veux pas freiner la dynamique de recrutement, nous sommes à l’étroit dans nos bâtiments actuels. Je ne veux pas réaménager d’autres surfaces. Actuellement, le site actuel travaille en 3×8, ce qui est peu commun dans ce milieu. »
L’objectif de 400 à 500 emplois annoncé il y a quelques semaines est-il réaliste ?
« si je suis prudent, je dirais 350-400 emplois, essentiellement des métiers d’art (2/3 des personnes vont toucher le métal, 1/3 d’emplois indirects dans la logistique, la qualité…). Le groupe emploie aujourd’hui 853 personnes, le taux de croissance se situe entre 15 et 20 % par an. Notre site majeur, situé en Alsace, est en saturation. Saint-Dié s’axe sur l’access et la moyenne joaillerie ; La Rochelle pour des produits de haute joaillerie. Nos clients sont les groupes de luxe de la place Vendôme et de la rue de la Paix. À travers eux, nos produits sont livrés mondialement sur des marchés très consommateurs : Chine, le reste de l’Asie, le Moyen-Orient, les États-Unis. »
Qu’est-ce qui a fait pencher la balance en faveur de Saint-Dié ?
« Je ne voulais pas être à plus de 2h de route du site alsacien. Ni être à l’Est de la ligne bleue des Vosges, puisque ce sont des bassins plutôt en plein emploi, et la Suisse peut capter certains de nos effectifs. On vivait déjà des difficultés de recrutement et de formation sur notre site alsacien. Nous avons cherché des bassins en tensions à l’Ouest de la ligne bleue des Vosges. Saint-Dié répondait parfaitement au cahier des charges : 1 h de distance, un bassin en souffrance ou en reconversion, avec un passé industriel. L’élément déclencheur, c’est la fermeture de l’usine d’Inteva dans la mesure où les salariés assemblaient des serrures automobiles ; il y avait de la dextérité. On a pris le pari de les former à nos métiers. Aujourd’hui, Saint-Dié détient 85% de la compétence joaillière du site alsacien. Les prix publics des pièces fabriquées à Saint-Dié, ça va de 500 à 10 000 €. »
D’autres projets ?
« il y a un vrai sujet de formation. On voudrait que d’içi septembre 2023, puisse ouvrir une classe de CAP bijouterie à Saint-Dié-des-Vosges. Il faut créer un écosystème, développer une filière. On veut devenir un acteur sociétal du bassin d’emploi sur lequel on opère. »
Source : VOSGES MATIN >> Actualité >> Economie >> 18/12/2022 >> Par David HENRY
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