PECQUENCOURT : Un retour aux sources pour le fabricant de gants de protection Lebon
Par la rédaction, le
Ce mois-ci, Lebon Protection quitte la ZAC de La Renaissance à Somain pour la zone d’activités Barrois, à Pecquencourt, où l’entreprise a fait construire son siège social. Depuis son « navire amiral », le groupe veut conquérir de nouveaux marchés à l’export.
Pour les gants de protection des mains, de travail, de sécurité c’est… Lebon choix. Depuis 1973, début de l’aventure industrielle à Pecquencourt, Lebon Protection protège les « mimines » des ouvriers. En dépit de la baisse des effectifs dans l’industrie et la construction, l e marché des gants technique est en croissance. Ce qui n’a pas échappé à Olivier Descamps, le bras droit de Fabrice Lebon, patron de la société éponyme : « L’évolution des normes, le fait que partout dans le monde les dirigeants sont de plus en plus à cheval sur la sécurité, tout cela contribue au fait que le marché soit porteur ».
En France et en… Inde
Coup de pouce providentiel : en 2016, la norme anti-coupure EN 388 a été actualisée. « C’est notre corps de métier », précise Olivier Descamps. Les 15 millions de paires de gants Lebon protection vendus chaque année devraient donc faire des petits. C’est du moins ce qu’espère la PME nordiste qui « renforce son développement à l’export », notamment sur « l’Allemagne, la Pologne, l’Autriche ». Aujourd’hui, Lebon vend à 80 % en France. Des gants donc mais aussi des manchettes, des guêtres… « Ça représente un moindre pourcentage de notre production », explique Olivier Descamps qui n’exclut pas de faire croître la part de marché. En déménageant, le service recherche et développement va gagner en confort de travail et être doté de meilleurs équipements pour « anticiper les produits de demain ».
La matière grise en France, la fabrication en… Inde. Les machines à coudre sont installées dans deux usines à Calcutta (près de 10 millions de paires par an) et, depuis le début de l’année, Ahmedabad (3,6 millions). À ces trois usines s’ajoutent « deux ateliers de sous-traitance en Pologne » pour faire face à la demande. Les coûts de production étant à surveiller de près pour tenir son rang face à une concurrence européenne et mondiale très affûtée.
Tout est parti d’une tannerie
André Lebon, le grand-père de Fabrice Lebon, l’actuel dirigeant, gérait une tannerie rue Vaillant-Couturier à Pecquencourt. « Germaine, son épouse, tenait un salon de coiffure », dit Joël Pierrache, maire de Pecquencourt, qui se souvient qu’« e lle a géré le comité des aînés. ». L’un de ses deux fils, Albert, reprit la succession tandis que Gilbert lançait une activité gants de protection « rue d’Angleterre à Marchiennes. » Richard Fatien, adjoint au maire à Pecquencourt, revoit l’atelier dans lequel il a travaillé à l’entretien des machines : « Cinq à six ouvrières cousaient des gros gants en cuir. » Lesdits gants protégeaient les mains des ouvriers sur chaîne de l’usine Renault de Douai et des nombreuses verreries qui, à l’époque, faisaient le bonheur de la commune d’Aniche. Aujourd’hui, les gants sont portés par les ouvriers des espaces verts des collectivités territoriales, Renault, Toyota, Bombardier… Et bientôt par les salariés d’Audi et BMW, dit-on.
Des embauches à venir
Combien de salariés ? Olivier Descamps les recense : « Vingt-sept personnes, majoritairement des administratifs » À Pecquencourt, dans le nouveau bâtiment sur deux niveaux (1 146 m2), outre le service de recherche et développement (R&D), il y aura un atelier de production pour les deux salariés. Sinon, Lebon Protection emploie cinq commerciaux et a une équipe au Luxembourg. « On espère encore embaucher ; il reste des bureaux vides. »
Source : La voix du nord >> 10/11/2017 >> Par Bertrand Bussière
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