LCR, la prudence est mère de succès
Par la rédaction, le
Le contractant général et promoteur strasbourgeois étend son rayon d’action sans dévier de l’immobilier d’entreprise.
En trente ans d’existence, Les Constructeurs réunis, dit « LCR », a énormément grandi, mais n’a pas changé de cap. Contractant général à son origine, il le demeure en y consacrant 70 % de son activité. Le reste est assuré par la promotion immobilière, développée immuablement dans l’immobilier d’entreprise pour une clientèle privée. « Les appels d’offres publics et le logement, ce n’est pas pour nous », appuie Patrick Jean, le président du groupe strasbourgeois.
Les rachats d’entreprises et la croissance effrénée non plus. La trajectoire ascendante, jamais vraiment remise en cause par les crises traversées ces trois dernières décennies, résulte d’un « développement raisonné et maîtrisé », illustrant la stratégie de la « tache d’huile » : de proche en proche, à partir de sa base de Strasbourg-Schiltigheim, et souvent en commençant par l’accompagnement d’un client historique, LCR a constitué un réseau de huit agences majoritairement situées dans le grand quart nord-est de la France. La toile s’étend de Lille à Annecy en passant par Metz, Mulhouse, Besançon, Lyon et enfin Dijon et Nancy depuis 2017. L’Objectif consiste à la densifier, voire de l’étendre à ses franges immédiates : Reims et Clermont-Ferrand sont dans le viseur.
Le chiffre d’affaires a augmenté en conséquence. En 2017, il a atteint la barre des 100 M€, mais il ne l’a pas dépassée en 2018 : toujours par souci de la mesure, Patrick Jean ne fait pas de son augmentation la priorité à court terme, alors même que les effectifs grimpent, à 115 salariés. « Il faut se donner le temps d’intégrer ces nouvelles compétences. Ensuite, nous pourrons envisager les 150 M€ », énonce-t-il. Il y a trois ans, le dirigeant a ouvert aux salariés 36 % du capital qui est détenu en majorité par sa famille. LCR veille à se structurer en cohérence avec sa croissance.
Nouveau directeur d’activité. Depuis quelques mois, son organigramme comprend une nouvelle strate, celle de directeur d’activité (développement, travaux, exploitation, juridique…). Pour le pilotage des chantiers, LCR emploie ses propres conducteurs de travaux, économistes de la construction ou dessinateurs. Il externalise en revanche les fonctions de bureaux d’études et confie les chantiers aux entreprises locales.
Ne pas reproduire la fable de la grenouille qui voulait se faire plus grosse que le bœuf, l’entreprise s’y attache aussi dans la dimension de ses projets. Pour les locaux d’activités, elle ne vise pas les très grands comptes, largement servis par la concurrence nationale et internationale. Elle préfère s’affirmer comme le constructeur de référence des PME, des ETI ou des succursales de groupes dès lors que leur centre de décision reste incarné par un dirigeant local. En promotion de bureaux, « nous évoluons dans le segment de 1500 à 10 000 m² qui constitue le cœur de nos marchés régionaux », indique Jean-Philippe Hoffmann, directeur général. La logistique la met en prise avec de plus gros volumes. Cette activité est la plus porteuse en ce moment. LCR recense actuellement un « pipeline » de 150 000 m² d’entrepôts, que complètent 40 000 m² de bureaux, 25 000 m² de locaux industriels, ainsi que des opportunités dans les loisirs, les commerces et l’hôtellerie.
Source : Le Moniteur >> Vie du BTP >>03/01/2019 >> Par Christian Robischon
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