FESTEIN d’Alsace prêt à doubler de volume
Par la rédaction, le
Les trois activités clefs :
- SALAISONS : jambons cuits, produits fumés, salés.
- CHARCUTERIES ALSACIENNES : knacks, cervelas, saucisses de viande, roulades.
- COLLECTIONS ETE-HIVER : mises en place initialement pour Flunch puis pour la grande distribution : grillades (avec brochettes, chipolatas, saucisses à griller) et choucroute.
CROISSANCE. Suite à un investissement de 12 M€, le charcutier alsacien, membre de la galaxie Mulliez, a démarré sa nouvelle usine à Obernai. Il compte doubler son activité.
FESTEIN D’ALSACE (Agapes Restauration)
Obernai (67)
Capacité : 8 000 t
PRODUCTION 2015 : 4 500 t
CHIFFRE D’AFFAIRE 2015 : 18 M€
80 % : Auchan-Simply
20 % : Fluch, Les 3 Brasseurs, Pizza Paï
75 salariés permanents
Knacks, cervelas, roulades, choucroutes, jambons cuits et fumés… Festein d’Alsace porte bien son nom en véritable ambassadeur du patrimoine culinaire alsacien. Un ancrage régional qui lui permet de nourrir de solides ambitions nationales. Suite à un investissement de 12 millions d’euros, l’entreprise a démarré une nouvelle usine implantée à Obernai dans le Bas-Rhin. D’une capacité de 8 000 tonnes, le nouvel outil permet de quasiment doubler la production comparativement au site précédent de Duttlenheim, qui avait atteint son seuil de saturation : 4 200 tonnes. « Nous souhaitons produire 7 300 tonnes sous trois ans. L’année 2015 étant charnière, avec une progression à 4 500 tonnes », annonce Patrick Folz, le directeur général.
80 % des ventes chez Auchan et Simply
Une croissance qui repose également sur sa génétique. Car Festein d’Alsace est une filiale d’Agapes Restauration (Flunch, les 3 Brasseurs, Pizza Paï…). Et fait partie à ce titre de la galaxie Mulliez, l’emblématique famille nordiste aux commandes d’Auchan. L’autre unité industrielle du groupe, Le Petit Cuisinier, commercialise ses plats traiteur principalement vers Flunch. Ce n’est pas le cas de Festein d’Alsace qui travaille majoritairement avec la grande distribution, en l’espèce les enseignes Auchan et SimplyMarket.
Le fruit de l’histoire.
Fondée par la Société Alsacienne de Supermarchés (Suma, Mammouth) en 1965, cette activité charcuterie s’est structurée en 1987 avec la création de la société. La Charcuterie de la Vallée de la Bruche et la marque Festein d’Alsace. Rachetée en 1996 par Docks de France, elle entre deux ans plus tard dans le giron du groupe Auchan, avec à la clef des référencements nationaux.
A partir de 2002, l’entreprise doit faire face à des difficultés du fait de la réorganisation des approvisionnements du groupe, de la révision des assortiments et de l’autonomie des points de vente. Le passage d’Atac à Simply et la suppression des rayons stand n’arrangent rien. Mais l’activité repart à la hausse en 2007 pour croître de 31,5 % en valeur et retrouver en 2012 les volumes perdus.
Démarré début mai, le nouvel outil d’Obernai se définit comme une usine collaborative, travaillant main dans la main avec le distributeur pour créer des produits sur-mesure et exclusif à l’attention des enseignes du groupe, du comité de pilotage jusqu’à l’approvisionnement. « On ne travaille pas exclusivement sur un catalogue produit, mais en amont avec les équipes produits des enseignes, afin d’associer pour notre savoir-faire industriel à celui de nos clients. Une démarche intéressante à l’heure où l’on oppose industrie et distribution », commente Patrick Folz.
Cette relation privilégiée n’enlève rien au fait que Festein d’Alsace doit convaincre les chefs de rayon. « Il y a un travail en amont, un référencement en centrale, mais sur le terrain nous sommes positionnés comme les confrères, à nous d’avoir la préférence du chef de rayon sur les points de vente », explique-t-il.
Une collaboration étroite avec les enseignes
Sortir du périmètre d’Auchan et Simply est-il une possibilité ? « Oui bien sûr, répond-il, mais aujourd’hui il y a un travail à faire en interne qui est suffisant ». Le plan de progression, qui prévoit dix embauches, s’appuie notamment sur le développement des produits tranchés. « L’outil est construit pour croître sur l’activité tranchage à façon, avec de fortes perspectives chez Auchan et Simply. Nous fonctionnons à livre ouvert sur la prestation, l’acheteur maîtrise son coût d’achat », affirme le dirigeant, qui compte aussi développer la charcuterie pâtissière, les produits de rôtisserie et les partenariats avec les rayons boucherie des magasins.
Les travaux ont été menés par le contractant LCR (Les Constructeurs Réunis), en lien avec le responsable maintenance. Sécurité des produits et des hommes ont régi les choix techniques pour cette usine de 6 000 m². Elle est divisée en deux zones : salaisons et charcuteries alsaciennes. Deux circuits qui se retrouvent au niveau des cellules de cuisson-fumage, traditionnel aux bûches de bois de hêtre.
Productivité, sécurité et qualité
En cours de cette certification IFS, l’entreprise bénéficie d’une séparation des flux qui va jusqu’à l’organisation du vestiaire. La salle de tranchage en surpression est équipée d’un sas indépendant. De multiples améliorations ont été pensées, telles que des armoires spécifiques pour ranger les bobines de films nécessaires à la journée.
Sur le plan des conditions de travail, Festein d’Alsace a signé un contrat de prévention avec la Carsat Alsace-Moselle. Grâce à cet accompagnement, deux sujets ont abouti : la mise en place d’une laveuse aérienne de bacs en continu et des cloisons spéciales absorbant le bruit dans le local cutter.
Dans un souci de maîtrise des coûts énergétiques, des leds ont été installées, ainsi que des systèmes de récupération de chaleur. Le suivi des consommations est réalisé par un mix compteurs-logiciels.« Productivité, sécurité, traçabilité, qualité et innover sont nos maître mots », conclut Patrick Folz.
Source : Process alimentaire, p.26-27 >> septembre 2015 >> par P. CHRISTEN