Le fabricant de lingerie Triumph investit 11 millions d’euros dans la logistique à Obernai
Par la rédaction, le
Le fabricant suisse de lingerie vient d’investir dans l’extension de sa plate-forme logistique et de préparation de commandes à Obernai.Ce qui en fait le plus grand des sept centres logistiques de Triumph en Europe, pour l’approvisionnement des magasins de détail et la grande distribution de 17 pays.Obernai a dû… et su plaider sa cause.
L’agrandissement permet de gérer 650.000 cartons par jour, pour les magasins détaillants et la grande distribution. © Traces EcritesLes couturières ont rangé leurs affaires depuis vingt ans, mais Triumph est toujours présent à Obernai. Non pour la production partie au Maghreb, en Asie et en Europe de l’Est pour l’essentiel, mais pour stocker, préparer les commandes, conditionner et distribuer. La marque suisse de lingerie a inauguré la semaine dernière l’extension de son centre logistique de dimension européenne dans la ville bas-rhinoise.
Pas de création d’emplois – le site compte 320 salariés – mais un investissement de 10 millions d’€ qui conforte le site (11 millions si l’on ajoute quelques opérations annexes de modernisation). L’agrandissement de 3.500 m2 porte ses surfaces à 55.000 m2, pour 650.000 cartons (+ 60 %) « ce qui en fait désormais le plus grand de nos sept centres logistiques en Europe », souligne Gabriel Arhanchiague, directeur logistique Europe de Triump International.
Les autres centres se trouvent en Autriche, Allemagne, Pologne, Hongrie, Grèce et Russie. Obernai est le plus occidental d’entre eux. « S’il s’était agi de créer une unique plate-forme européenne, sa localisation n’aurait pas été optimale, mais telle n’est pas l’approche du groupe. Et par rapport à sa zone de distribution l’Europe du Nord, du Sud et de l’Ouest, il est excellemment placé », poursuit le dirigeant.
Le site demeure un « fournisseur » de l’économie réelle : c’est vers les magasins de détail et la grande distribution de 17 pays que partent les 10 millions de pièces qu’il stocke. A raison de 140.000 expédiées quotidiennement en une douzaine de camions au départ de cinq quais, entre 11 heures et 18 heures.
Au sortir de 7 kilomètres de convoyeurs qui peuvent pousser le champignon jusqu’à 60 km/h, les cartons contiennent des sous-vêtements de marque Triumph et Sloggi : maillots de bains, slips, soutien-gorges…
Leur sont réservés, de plus en plus, des « traitements spéciaux ». Pas d’allusion plus ou moins subtile à rechercher derrière ce terme. « Il désigne les demandes spécifiques des clients de faire des décintrages et recintrages, d’apposer un anti-vol, de placer dans une boîte au format particulier… » énumère Bertrand Obrecht, responsable relations pays au centre logistique.
En compétition plus que serrée avec d’autres sites en Europe
7 kilomètres de convoyeurs qui peuvent pousser le champignon jusqu’à 60 km/h. © Ville d’Obernai.« 40 % des volumes font l’objet de ce traitement spécial », précise-t-il. Il faut aussi compter avec la saisonnalité : « de fin janvier à début mai, 100.000 maillots de bains s’ajoutent chaque jour à l’activité, à comparer aux 140.000 pièces totales en temps normal », précise le spécialiste logistique.
Le nouvel investissement répond à une simplification d’organisation entre sites logistiques de Triumph International. Elle évite au groupe suisse un passage intermédiaire en Autriche des produits qui sont finalement conditionnés à Obernai.
Cette remise en plat était loin de garantir la pérennité du site alsacien. Il avait ses atouts, certes : la localisation géographique, la possibilité d’agrandissement, sa bonne réputation dans le groupe, la qualité reconnue de son personnel… Mais il était en compétition plus que serrée avec l’Autriche, l’Allemagne et un potentiel nouveau site en Europe de l’Est.
Obernai a dû… et su plaider sa cause. Ce ne sont pas les aides qui ont fait la différence : elles se sont limitées aux 200.000 €, le minima que le conseil régional Grand Est était autorisé par la réglementation européenne à attribuer à un projet de cette nature porté par un groupe.
Le « plus », ce fut la mobilisation sans faille des élus locaux, le maire d’Obernai Bernard Fischer en tête, et des structures de développement économique autour de l’Adira. « Nous avons pris notre bâton de pèlerin auprès des patrons suisses pour présenter nos atouts, mais aussi écouter humblement leurs attentes et se montrer réactifs dans la réponse », rappelle Bernard Fischer.
Comme quoi la qualité des relations humaines a encore sa place, même dans l’économie mondialisée et largement dématérialisée.
Source : tracesecritesnews.fr >> Entreprises >> 07/06/2018 >> par Mathieu Noyer
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