En Alsace, le logisticien du médical, Ama Santé, aide à soigner celle des autres
Par la rédaction, le
La société qui s’apprête à déménager dans de nouveaux locaux près de Strasbourg, a fait sien un sujet de société, renforcé par le choix des institutions de réduire les séjours à l’hôpital : le maintien à domicile des patients.
Cinq ans après la création d’Amasanté, Alain Roettelé ne cache pas être tenté de reproduire le concept dans d’autres régions.
Ama Santé tient son pari. Cette société créée en 2013 visait une croissance qui lui permettrait de quitter ses locaux d’origine d’Eckbolsheim, à l’ouest de Strasbourg, pour s’installer de façon plus confortable à Reichstett, en couronne nord de l’agglomération bas-rhinoise. Ce sera chose faite le mois prochain. Elle prendra possession en novembre de près de 800 m2 que lui construit la société LCR (Les Constructeurs Réunis) dans l’Écoparc rhénan, la zone d’activités qui commence à donner nouvelle vie à l’ancien site de la raffinerie de Reichstett.
L’investissement se monte à 1 million d’€, à mettre en rapport avec les 2 millions de chiffre d’affaires prévus cette année. Ceux-ci traduisent une progression constante à deux chiffres depuis les débuts, preuve pour l’instant que le concept particulier développé par le fondateur Alain Roettelé a trouvé son marché.
Venu du monde de la vente de matériel médical, le dirigeant propose une aide globale à la prise en charge de patients, à savoir à ces derniers et à leurs aidants : fourniture de matériel et dispositifs médicaux, mais aussi conseil dans leur utilisation, coordination et suivi des soins.
Pas soigneur, mais facilitateur et organisateur
« Nous ne pratiquons pas de soins nous-mêmes, mais nous comptons notamment dans nos effectifs une infirmière et une diététicienne coordinatrices. Nous sommes en quelque sorte des facilitateurs et des organisateurs, qui vont par exemple aider à élaborer un planning de soins, dresser un suivi nutritionnel, et proposer de faire appel à un réseau de médecins, de kinés, etc. », décrit Alain Roettelé. « Le but ultime, c’est de favoriser le maintien à domicile », ajoute-t-il.
Amasanté se charge, ainsi, de trouver les équipements les plus adaptés aux pathologies concernées : pompes à perfusion, fauteuil coquille, soulève-malade, déambulateur, set de sondage urinaire, appareil de trachéotomie… « Nous formons à l’utilisation des matériels, nous accompagnons aussi patients et aidants dans les démarches administratives et la recherche de services à domicile », ajoute le dirigeant-fondateur.
La société atteint aujourd’hui un effectif de 16 salariés. Elle doit sa raison sociale aux initiales de son prénom et de ceux de son épouse Micheline et de son fils Antoine. Elle travaille sous convention avec la Sécurité sociale.
Très rapidement, au bout d’un an d’activité, Amasanté a ajouté un autre volet : l’allaitement à domicile, là encore dans le but de lui créer un environnement favorable. La société propose ainsi la location de tire-lait, la formation à son utilisation et des accompagnements dans les démarches diverses et variées des jeunes mamans.
Les cinq premières années réussies d’Ama Santé lui donnent des ailes : Alain Roettelé ne cache pas être tenté de reproduire le concept dans d’autres régions.
Qui est Alain Roettelé ?
Agé de 55 ans, Alain Roettelé a souhaité marquer une rupture dans une carrière qui se déroulait avec succès dans la vente de matériel médical. Il avait grimpé dans les responsabilités auprès de ses employeurs successifs, pour devenir chef des ventes France d’un groupe américain.
Mais le virus de l’entrepreneuriat l’a gagné. Il a été notamment – et bien – accompagné par le réseau Entreprendre par lequel des chefs d’entreprise guident leurs futurs pairs dans leurs premiers pas.
L’activité qu’il a créée n’est pas le fruit du hasard. « Tout au long de ma vie professionnelle, j’ai été frappé par le cloisonnement entre métiers qui existait en matière de matériel médical et dans l’univers des soins en général. Avec Amasanté, je cherche à rendre celui-ci plus transversal ».
Source : Traces écrites >> Entreprises >> 03/10/2018 >> Par Mathieu Noyer
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